Monnaie ancienne en or massif : 10 Francs Or Napoléon III Tête Laurée

L’Empire «libéral» (1860-1870) 

Après une première période autoritaire qui correspond à l’installation de son pouvoir (1852-1860), Napoléon III amorce un tournant libéral, marqué par de nombreuses réformes.Ainsi, la censure fut diminuée, le droit de réunion autorisé, et une amnistie générale fut proclamée en 1860,suite à la victorieuse campagne d’Italie. Les chambres, quant à elles, obtinrent d’avantage de prérogatives, l’Empereur souhaitant faire évoluerle régime vers un système plus parlementaire. Économiquement, il signe un traité de libre-échange avec l’Angleterre, tandis qu’il soutient le percement du canal de Suez, qu’il inaugurera en 1869. En France, il poursuit la modernisation du crédit, destransports, des échanges et de l’urbanisation. La transformation de Paris continue, sous la conduite du baron Haussmann.

L’Exposition Universelle de 1867 

 L'Exposition Universelle de 1867, avec ses 10 millions de visiteurs, marque l'apogée du régime. On peut y admirer des locomotives à vapeur, les premières grues et un nouvel alliage ultra-léger : l’aluminium. Parmi les hôtes prestigieux, on compte le Tsar Alexandre II, Guillaume de Prusse, l’émir Abd-le-Kader et le prince japonais Togukawa Akitake. Un jeune entrepreneur de constructions métalliques, Gustave Eiffel, s’est vu confier l'édification de la Galerie des machines. Vingt ans plus tard, c’est un projet encore plus ambitieux dont il sera maître d’œuvre, pour l’exposition de 1889…

La chute de l’Empire 

Contrairement à ses débuts, couronnés de victoires, les dernières années de l’Empire sont marquées par les déconvenues militaires et diplomatiques : la campagne du Mexique (1863-1867) est un échec cuisant, tandis que la bataille de Sadowa (1866) annonce la montée en puissance de la Prusse. Celle-ci provoque finalement la guerre de 1870, dans laquelle Napoléon III s’engage sans appui diplomatique et sans préparation militaire. Le 2 septembre, un mois de revers s’achève par la capitulation de Sedan. L’Empereur est fait prisonnier. Le 4 septembre, le peuple parisien, conduit par les députés républicains, impose la déchéance de Napoléon III, la proclamation de la République et la formation d'un gouvernement de la Défense nationale.

Un profil célèbre 

Aussi appelée demi-Napoléon (le Napoléon valant 20 Francs Or), cette monnaie de 10 Francs Or fut frappée à partir de 1861 et presque jusqu’à la fin du Second Empire. Le profil qu’elle représente, un des plus célèbres de la numismatique, fut réalisé par DésiréAlbert Barre, graveur général des monnaies qui marqua son époque. En même temps que la pièce, il réalisait les timbres-poste également à l’effigie de Napoléon III, bien connus des philatélistes. 

 L’Empereur victorieux 

 Pour la première fois sur cette monnaie, Napoléon III se fait représenter la tête ceinte de lauriers. Il vient en effet de remporter d’importantes victoires qui ont permis d’agrandir le territoire national : en 1859, à la demande de Cavour qui souhaite unifier l’Italie, l’armée française a vaincu les forces austro-hongroises et libéré la Lombardie en remportant les batailles de Magenta et de Solférino. En compensation, la Savoie et le Comté de Nice sont annexés par la France en 1860, après un référendum favorable des populations. Napoléon III peut désormais porter les lauriers de la victoire.