Le billet de 100 Francs Sully

Le billet : Maximilien de Béthune (1559-1641), duc de Sully, mis en scène

Sur le billet qu’il illustre, Sully semble contempler les champs labourés et les verts pâturages entourant son domaine. Belle illustration de sa devise, inscrite sur le parchemin qu’il tient

Sully : cheville ouvrière de la France restaurée

Maximilien de Béthune est issu de la noblesse protestante peu fortunée. Il étudie à Paris, au collège de Bourgogne où il se cache pour échapper au massacre de la Saint-Barthélémy. Il s’engage très tôt au côté du roi de Navarre, futur Henri IV, lorsque celui-ci fuit Paris en 1576. Marié à une riche héritière, il témoigne de remarquables qualités de gestionnaire et saura accroître sa fortune par tous les moyens. Il s’illustre comme un valeureux capitaine et fin conseiller du roi auquel il recommande de se convertir à la religion catholique pour pacifier le royaume. Henri IV fait de lui le surintendant des finances en 1598, mais aussi le grand maître de l’artillerie et le superintendant des fortifications et bâtiments, le grand voyer de France, le gouverneur de la Bastille et du Poitou, le capitaine des canaux et rivières avant de le nommer duc de Sully. Ces titres témoignent des nombreux domaines d’intervention du génial conseiller pour réorganiser les finances, les places fortes, les axes de circulation, etc., après les Guerres de religion du XVIème siècle. Soucieux du retour à la prospérité, Sully apporte également un soin particulier au développement de l’agriculture. C’est en venant lui rendre visite que le roi Henri IV est assassiné à Paris en 1610. Très opposé à la reine Marie de Médicis, le ministre se retire sur ses terres pour écrire ses mémoires. Louis XIII lui donnera le titre de maréchal de France.

Sully, un emblème de la grandeur Française en 1939

Le duc de Sully incarne à la fois la paix et la prospérité de la France. Un message fort, redoublé par le motif au recto du billet, représentant une allégorie de la France couronnée de lauriers, emblème de la victoire. Les années qui suivront l’émission du billet démentiront cette vision idéale, du moins jusqu’en 1945, au moment où le 100 Francs Sully est justement privé de cours légal.